En fin de journée, de violents orages se sont abattus sur le Beaujolais, tout particulièrement dans la zone des appellations Fleurie, Moulin-à-Vent, Chiroubles et Morgon. Malgré le retour du soleil, le réveil de ce mardi était morose pour les vignerons du Beaujolais.
« Nous avons perdu une parcelle entière de Moulin-à-Vent à Romanèche-Thorins, il reste juste les sarments, déplore amèrement Isabelle Perraud, du domaine des Côtes de la Molière, implanté à Vauxrenard. Mon mari, qui a été expert pendant 15 ans, a constaté qu’il restait un peu de raisins sur les hauts de Chénas, à hauteur de 70%. C’était l’apocalypse ! » Morgon et Chiroubles ont également été touchés, tandis que Brouilly et Côte de Brouilly ont été épargnés, comme en témoigne le domaine de Paul Champier, à Odenas : « Il y a eu beaucoup d’eau qui a causé quelques ravinages et entraîné quelques pierres, mais nous n’avons pas eu de grêle et par chance aucun préjudice. »
Raisins noircis, vignes raclées et vignerons dépités
Si la grêle a été de courte durée, elle s’est accompagnée d’une tempête et d’une pluie battante. « Une partie de nos vignes avaient déjà été ravagée il y a dix jours, l’expertise devait avoir lieu aujourd’hui, poursuit Isabelle Perraud. Depuis 2004, nous subissons de plein fouet les intempéries, tout comme en 2008, où 100% des raisins avaient été ravagés. Il faut avoir du courage, d’autant plus que nous sommes en bio, avec des petits rendements…nous allons maintenant essayer de récupérer ce qui est récupérable avec de la tisane de consoude pour que cela puisse cicatriser. »
Les réseaux sociaux affichaient ce triste spectacle dès ce matin, à l’instar de la photo d’Emmanuel Desvignes du domaine Louis Claude Desvignes (Morgon), relayée par la Biojolaise sur Twitter. Idem pour le brunissement des raisins du domaine des Côtes de la Molières, affichant tristement les ravages. Marc Delienne, du domaine éponyme (Fleurie), était affligé : « C’était une vraie tornade, 5 ou 6 arbres se sont cassés, un toit de hangar est parti, et un volet roulant s’est cassé. En plus de la grêle, la pluie a fini de ravager en grande partie les feuilles, qui ont été tapées entre 50 et 100% ».
> Lire l’article paru sur le site de Terre de Vins.